Un billet bien différent de d'habitude, mais je ne peux oublier le visage de Kajal !

 

Je viens donc vers vous pour vous raconter une fois encore sa vie d' enfant des travailleurs des manufactures de briques.

 

Nous vous avons déjà parlé de la misère rencontrée en Inde et certains d'entre vous ont eu l'occasion de voir cela par eux-mêmes. Mais en décembre 2011, nous avions rencontré plus pauvres encore, les travailleurs de briques et leurs enfants. 

 

Ce fut un choc pour nous et j'en ai parlé là le jour de Noël 2011 entredeuxmondes.over-blog.com/article-le... 

et en décembre 2012 entredeuxmondes.over-blog.com/article-de...

 

Shaila de Koth a fait le maximum avec les 1000 roupies laissées lors de notre passage en novembre 2012, mais elle a surtout élaboré un vrai projet social  (voir ci-dessous) et Codegaz essaye de faire son possible pour participer aussi.

Comme notre association n'a pas de revenus propres, nous nous retrouvons à essayer de contacter le maximum de monde. D'où l'appel à don qui vient d'être lancé et que nous relayons ici  www.codegaz.org/images/codegaz/appeldons...


 

Ici, vous voyez Kajal, 4 ans, qui a travaillé 12 jours pour gagner 50 roupies en tout (69 centimes ce jour) et se payer une robe... Les enfants aident leurs parents et ne sont pas payés en temps normal, mais elle a aidé un couple qui n'avait pas d'enfants en retournant les briques... 

 

Shaila n'a pas attendu qu'on lui envoie quoi que ce soit pour entreprendre et les premiers cours ont déjà eu lieu. La première sortie récréative aussi. Ces enfants commencent à avoir une vie d'enfants et leurs familles à connaitre leurs droits. Mais avec votre aide, c'est sûr, elle fera beaucoup mieux et se sentira moins seule devant cette misère. 

Merci d'avance...

 

Voilà son projet : 

 

Le peuple des fours à briques

 

La Nirmala Seva Society (NSS) est située à Koth , agglomération de Dholka, district d'Ahmedabad, état du Gujarat (côteouest de l'Inde). C'est une organisation à vocation sociale. Il y a 33 ans que nous sommes impliqués dans les endroits reculés du Gujarat. Nos actions sont assez variées.

- A Koth, où nous sommes installées, nous avons un internat pour des filles du 1° au 12° niveau.

- Nous avons aussi un dispensaire sur place et un dispensaire mobile qui se rend dans les villages. Ce service de santé est bien apprécié par les gens et les villageois viennent régulièrement nous voir pour un traitement.

- En ce qui concerne le développement social, nous avons un programme de développement des communautés qui concerne 12 villages. Il comprend des interventions éducatives informelles : santé et hygiène pour les femmes et les jeunes filles, activités d'éveil pour jeunes, etc... A travers ces programmes, sont atteints femmes, jeunes, enfants et personnes âgées.

 

Cette année, nous avons commencé à nous occuper des travailleurs des fours à briques. Ce four à briques est situé tout près de notre lieu d'habitation. Les gens qui travaillent aux alentours sont des ouvriers agricoles migrants de l'Uttar Pradesh (nord-est de l'Inde), éloigné d'environ 1250km du Gujarat. Ce sont essentiellement des saisonniers qui n'ont pas trouvé de travail sur place.. Ce four à briques fonctionne depuis les deux dernières années, mais certaines personnes qui étaient là l'an passé ne sont pas revenues. Une des raisons principales de cet état de fait est le déplacement vers de nouveaux fours quand ils réalisent qu'ils n'ont pas été payés suffisamment ou qu'ils ont été floués dans le calcul du temps de travail.

La plupart d'entre eux sont illettrés et ne sont pas capables de tenir les comptes des emprunts et des remboursements d'argent ou autres calculs simples ; Ils sont payés en fonction du nombre de briques qu'ils fabriquent. Cette année, ils sont payés 400 roupies (5,50€) pour 1000 briques. Habituellement, ils restent sur place 8 mois, incluant hiver et saison chaude).. Cette année l'hiver est rigoureux et ils ne sont pas en état de travailler beaucoup. La rigueur du temps a rendu malades beaucoup d'entre eux. Du coup, la plus grande partie des gains est dépensée en traitements médicaux. Le peu d'argent épargné sera dépensé chez eux pendant la mousson.

Il y a environ 100 familles qui travaillent nuits et jours. Les conditions de vie sont très mauvaises. Ils vivent dans des maisons faites de briques crues, sans électricité. Il n'y a ni installations sanitaires ni accès à l'eau potable. Personne ne s'occupe des enfants et on les voit jouer dans des endroits pollués. Aucun souci de la part de quiconque pour l'hygiène et la santé des travailleurs des fours à briques

 

Le parlement indien a promulgué l'Acte de 2009 sur l'éducation libre et obligatoire, entré en application en Avril 2010, ce qui donne l'obligation au Gouvernement de l'Etat et aux autorités locales de procurer une éducation libre et obligatoire à tous les enfants entre 6 et 14 ans. Il a rendu ce droit exécutoire, mais sur ce site, comme sur les autres sites de fours à briques, les enfants ne sont pas scolarisés. Ici, presque 60 enfants ne vont pas à l'école.

Par ailleurs, en Inde, le travail des enfants est interdit : un e loi a été promulguée en 1986, mais on trouve encore des enfants de moins de 14 ans travaillant au four à briques. La loi semble n'être qu'un papier.

 

Ici, à la Nirmala Seva Society, nous croyons qu'il faut donner à ces enfants des fours à briques leurs droits fondamentaux, et par conséquent, nous avons différents programmes pour eux. Nous avons visité différents lieux et nous avons procuré des traitements médicaux en fournissant les premiers soins médicaux et des programmes d'initiation à la santé.

Nous avons le projet de leur faire la classe tous les jours sur le site des fours à briques ainsi que des programmes d' information sur leurs droits en tant qu'êtres humains. Je suis sûre que cette prise de conscience les aidera à se battre pour leurs droits et les exiger.

 

Sr Shaila Crasto, DHM, Koth

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