17-18 novembre 2013 (en léger différé vu nos possibilités de connexion !)

 

Father Stany, rencontré l'année dernière à Baruch, nous accueille à Bhiloda et nous conduit rendre visite à 2 villages adivasi à la frontière entre le Gujarat et le Rajasthan.

En chemin quelques rencontres : un homme qui va manifester à Ahmedabad pour les droits des adivasi, d'autres qui ont formé un groupe pour surveiller que la nourriture promise dans les cantines scolaires par le gouvernement (souvent le seul vrai repas des enfants) est bien conforme à ce qui est promis et que personne ne s'en met plein les poches au passage. Il les soutient dans leur action du mieux qu'il peut. Nous sommes frappés par la fierté des regards et des mains tendues toute la journée : ces gens sont convaincus de leur droits et nous ne rencontrons aucun geste de soumission comme parfois 

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Il a aidé ces fermiers à mettre en place une meilleure irrigation dans ce coin de l'Inde souvent soumis à la sécheresse par la construction de restanques un peu partout et de réservoirs en ferro-ciment, technique apprise au Brésil, qui permet de récupérer les eaux de mousson. Les villageois du coin, des adivasi Bhils, ont vu leur situation matérielle s'améliorer fortement : des terres ont pu devenir cultivables et bien irriguées. La production de légumes est grandement améliorée, donc leur propre alimentation et leurs revenus. Nous le voyons échanger des saluts au passage de la voiture...

Nous voilà donc dans le 1° village pour rencontrer une coopérative de femmes. Stany nous explique le principe et profite de notre venue pour remettre les pendules à l'heure .

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discussion sur le trac appelant à la manif adivasi ! 

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Il y a 7 groupes de femmes dans le coin. 4 marchent très bien et 3 ont des difficultés

Les femmes que nous voyons ont quelques difficultés à gérercorrectement les possibilités offertes par ce prêt. Stany leur propose depuis un certain temps une formation par les femmes du 1° groupe qui fonctionne bien. Notre venue va débloquer la situation. Il leur dit que, lui aussi, il a à rendre compte de la gestion de l'argent qu'on lui donne et qu'on est là pour vérifier qu'il dépense intelligemment l'argent donné. Du coup ça marche ! La séance de formation est enfin programmée !

Pour ce qui est de la bonne gestion de l'argent donné, j'espère que c'est juste une anticipation et que nous arriverons à trouver de l'argent pour financer ses projets qui ont l'air vraiment efficaces.

 

Dans le 2° village, nous entrons dans des maisons très bien entretenues vu les conditions de vie et nous partageons un repas : galettes de maïs, chapati, mutton curry et dahi (yaourt) ; pour l'eau nous avons notre propre bouteille tout de même...

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accueil chaleureux et partage sans retenue

 

Partout, au collège comme dans les maison équipées par Stany, nous voyons des installations de biogaz, appelé ici gobar gas, qui marchent plus ou moins bien... il est nécessaire d'avoir au moins 2 vaches pour une petite famille afin de faire fonctionner l'installation correctement et, comme toujours, la maintenance doit être bien faite : quelques jours sans utilisation et tout bloque. Est-ce la solution miracle ? Ce procédé est installé un peu partout en Inde depuis fort longtemps. Sister Shaila, de Koth, dont les parents sont fermiers dans le Maharastra, nous dit qu'ils ont eu ce système en 1984 et qu'ils ont arrêté il y a 15 ans (plus assez de vaches , je crois).Il sembleraitque le LPG, gaz de pétrole (nos bonnes vieilles bonbonnes de gaz) récemment facilement accessible par tous, soit préféré par les utilisateurs par commodité (voir cet article de The Hindu Business Line http://m.thehindubusinessline.com/blogs/blog-ajvinayak/enter-lpg-exit-gobar-gas/article4488489.ece/)

Une mécanisation plus poussée des bio-digesteurs serait peut-être à étudier (avec une assistance solaire ? est-ce possible?).

Toujours pas de toilettes dans tous ces villages : l'open defecation est le moyen habituel de faire ses besoins. La seule installation qui a intégré les toilettes au bio-digesteur est la plus belle maison, celle d'un couple d'enseignant qui a su s'affranchir des tabous énormes qui empêchent de résoudre cette question. Aucune difficulté à triturer la bouse de vache par contre : elle sert à tout ici et est presque aussi précieuse que le lait !

 

Expérience passionnante ! Stany nous dit que les Jésuites travaillent depuis 20 ans avec ces gens et qu'il a fallu tout ce temps pour établir cette relation de confiance. Elle est bien réelle, il est facile de s'en rendre compte Nous revenons au collège chargés de custard apples, offertes par les villageois. Ce fruit délicieux est difficilement transportable et plein de graines... je ferai un nouveau test pour les faire germer en rentrant !

Le lendemain, avant de partir pour Koth, nous passons au collège de Bhiloda, tenu par les Jésuites et ouvert très largement aux adivasis, pour examiner un avant-projet d'abri pour les élèves contre le soleil et la pluie qui pourrait être lié à une alimentation solaire qui permettrait aux collégiens d'étudier toute la journée (alimentation électrique existante, certes, mais il y a de longs et nombreux shut-down exactement à l'heure où les collégiens ont besoin d'étudier et cela allégerait grandement la note d'électricité du collège). La nuit tombe très vite ici ! Dès 5h du soir l'éclairage électrique est indispensable, ainsi que l'alimentation des ventilateurs...

 

J'espère que nous arriverons à trouver des financements pour les projets de Stany. Ils font vraiment du bon travail ici : éducation, nutrition et santé, le cœur de l'action de Codegaz.

 

 

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